Ivan Argote


« Altruism » 2011

NĂ© en 1983 Ă  Bogota, Colombie.
Vit et travaille Ă  Paris, France

Formation.

2008
– MFA, École Nationale SupĂ©rieure des Beaux-Arts de Paris – ENSBA, Paris

2005
– Specialization in new medias, Cinema and TV School, National University, Bogota
– Specialization in photography, Graphic Design School, Universidad Nacional de Colombia, Bogota

2004
– Graphic design, Universidad Nacional de Colombia, BogotĂĄ

« Je m’intĂ©resse Ă  analyser par des mĂ©thodes expĂ©rimentales la façon dont l’histoire, la politique et les charges idĂ©ologiques sculptent nos subjectivitĂ©s, nos façons de penser mais aussi de ressentir. Ayant grandi dans une famille impliquĂ©e politiquement, je ne peux pas m’empĂȘcher de regarder le monde avec ce filtre, de voir les relations de pouvoir, de domination et d’autoritĂ© autour de nous. Dans cette logique, mes travaux ont cette charge lĂ . Je ne considĂšre pas mon travail comme de la militance, plus comme une nĂ©gociation constante avec ces forces qui conditionnent notre existence passagĂšre ».

Yvann Argote The Steidz, Septembre 2017

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Azorro


“Ideal Sculpture” 2003/2010

Oskar Dawicki (b. 1971), Igor Krenz (b. 1959), Wojciech Niedzielko (b. 1959) and Lukasz Skapski (b. 1958) formed the Azorro group in 2001.

Azorro is not a typical artistic formation. It is – to use musical terminology – a super-group, comprised of artists previously known from their individual activities. As Azorro, they primarily realize video films in which they – not without irony – touch upon such delicate questions as the evaluation of contemporary art, the condition of exhibiting institutions and the position of the artist in both the artistic and social hierarchies.

They are perspicacious, aim at undermining the current norms and tend to think subversively, critically – annoyingly ‘against’. Their wining card is, however, their sense of humour and good acting – as in their first film ‘We Like It A Lot’, in which they visit famous exhibiting halls in Warsaw and, after leaving each of them, they praise what they have just seen in the same way, with the same sentence, over and over, ceaselessly.

Another important topic touched upon by Azorro is language and its (lack of) clarity. The particular expression of the artists’ longing for the world in which nothing is lost in translation, is the film ‘Pyxis Systematis Domestici Quod Dicitur’ – a history of the artists’ trip from Cracow to Vienna conceived in the convention of road movie, during which they speak to themselves and the people they meet only in Latin.

Raster Gallery Varsovie

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Diane Audema, Diane Blondeau, Pauline Brun


« Pattern » 2014/2020 4 minutes 12 seconds.

Diane Audema.
NĂ©e Ă  Arles en 1983, vit et travaille Ă  Dijon
FORMATIONS

DNAP & DNSEP (avec mention) / Villa Arson / Nice / 2009-2012
Bac Professionnel Photographie / Cahors / 2003
CAP Photographie / Marseille / 2001

Diane Blondeau

NĂ©e Ă  Nice en 1987, vit et travaille Ă  Dijon

FORMATIONS

2017 / Aide Ă  l’installation – Drac Bourgogne Franche ComtĂ©.
2015 / Formation Protools individuelle – Montage-Mixage-Mastering, Kerwin Rolland – Paris.
2012 / DNSEP avec fĂ©licitation du jury / Ecole Nationale SupĂ©rieure d’Art Villa Arson / Nice
2006-2007 / Licence 2 Histoire de L’art et ArchĂ©ologie / UniversitĂ© Paris X / Nanterre
2005-2006 / Licence 1 Histoire de l’art et ArchĂ©ologie option Ă©gyptologie / UniversitĂ© Paul ValĂ©ry / Montpellier
2005 / Baccalauréat Scientifique / Lycée Calmette / Nice.
1996-2005 / Formation piano classique et jazz / C.N.R.R / Nice

Pauline Brun

Vit et travaille Ă  Paris

FORMATIONS
Commence sa formation en danse classique et contemporaine au Conservatoire RĂ©gional de Nice.
École SupĂ©rieure d’Arts Plastiques, la Villa Arson.
École Nationale SupĂ©rieure des Beaux-Arts de Paris

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Fayçal Baghriche

« La Nuit du Doute » 2016

Né en 1972 à Skidda en Algérie. Vit et Travaille à Paris.
Formation
Villa Arson Ă  Nice.

« L’art de Fayçal Baghriche ressemble Ă  ces frĂȘles battements d’ailes de papillon, capables de dĂ©clencher des cataclysmes climatiques majeurs. Avec une apparence de dĂ©sinvolture, armĂ© des moyens les plus prĂ©caires, il s’attaque aux plus graves questions politiques et morales. Ses vidĂ©os, dont l’ascĂšse visuelle et technique rappelle l’art des pionniers du cinĂ©ma burlesque, mettent en scĂšne l’artiste en sauvageon de banlieue ou en chĂŽmeur dĂ©clamant sa tirade dans une rame de mĂ©tro. »

Didier Ottinger

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George Barber


« Shouting Match » 2004

NĂ© en 1958 Ă  Georgetown, Guyana

Vit et travaille Ă  Londres, UK
Formation.
1977-1980 St. Martin’s School of Art. BA in Sculpture ‘A’ (conceptual department) with distinction in Cultural Studies.
1982-1984 The Slade, University College London. MA in Experimental Department.

George Barber est un vidĂ©aste expĂ©rimental qui a favorisĂ© l’émergence du mouvement Scratch Video en Angleterre dans les annĂ©es 80. Scratch Video a utilisĂ© la technique de montage du moment pour produire des Ă©chantillonnages Ă  partir de films et d’émissions tĂ©lĂ©visĂ©es grand public, en leur donnant de nouveaux rythmes et schĂ©mas Ă  travers le collage.

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Philippe Bazin.


« Dufftown 9 » 2002

NĂ© Ă  Nantes, France, en 1954
Vit et travaille Ă  Paris, France

Formation.

Docteur en médecine, 1983
Médecin généraliste, 1983-1986
Ecole Nationale de la Photographie, Arles, 1986-1989
DiplĂŽmĂ© de l’École Nationale SupĂ©rieure de la Photographie, Arles 1989

« Depuis plus de vingt ans, Philippe Bazin photographie le visage d’individus pris dans un contexte institutionnel (l’hĂŽpital, l’hospice, l’école, la prison…). L’ensemble de ce vaste projet artistique sur les visages de nos contemporains interroge la prĂ©sence de l’homme au sein des institutions qui encadrent notre vie de la naissance Ă  la mort, tel que Michel Foucault a pu en parler dans son Ɠuvre, mais pose aussi la question de la singularitĂ©. Il s’agit, par la photographie, de redonner visage Ă  des personnes qui, absentes de notre regard, ont souvent disparu d’une visibilitĂ© collective.

Chaque visage est montrĂ© comme l’affirmation d’une prĂ©sence au monde, faite d’une chair et d’un regard avec lesquels nous devons compter.
Les photographies de Philippe Bazin Ă©vitent tout psychologisme, tout pathos, et ne cherchent pas Ă  dĂ©voiler une prĂ©tendue intĂ©rioritĂ© ; elles ne sont pas non plus d’ordre social mais tentent de faire le vide de toute prĂ©sence extĂ©rieure Ă  l’ĂȘtre lui-mĂȘme. On peut considĂ©rer que Bazin Ă©tablit une sorte de mĂ©moire collective tirĂ©e parfois des franges de notre sociĂ©tĂ©. »
Texte de publication de : La radicalisation du monde
PHILIPPE BAZIN / GEORGES DIDI-HUBERMAN / CHRISTIANE VOLLAIRE

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Feiko Beckers


« Why I don’t own a sofa » 2016

NĂ© en 1983 Ă  Witmarsum (NL). Vit et travaille Ă  Bruxelles, Belgique.

Formation
DiplĂŽmĂ© de l’AcadĂ©mie des beaux-arts Minerva de Groningen (2006), Feiko Beckers Ă©tudie Ă©galement au California College of the Arts de San Francisco (2005). De 2011 Ă  2012, il est rĂ©sident Ă  la Rijksakademie.
« Dans ses Ɠuvres vidĂ©os et ses performances, Feiko Beckers dĂ©ploie un langage de l’absurde qui maintient le spectateur dans une hĂ©sitation entre sarcasme et humour. Ainsi il se met en scĂšne en s’inspirant de son quotidien dans des performances oĂč l’échec et l’inachĂšvement sont des sujets rĂ©currents, significatifs de notre condition humaine.
Faisant Ă©tat d’une vĂ©ritable maĂźtrise de l’espace scĂ©nographie et des systĂšmes narratifs, ses performances se dĂ©roulent telles des intrigues toujours interrompues inopinĂ©ment, modifiant ainsi toute relation Ă  la temporalitĂ©. »
Palais de Tokyo , France.

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Bertran Berrenger


« Oiseau Qui Glisse » 2007
Fabrice Bertran et Jean-Paul Berrenger vivent et travaillent Ă  Rouen, France.

Le duo, fondé en 1985 à Rouen par Fabrice Bertran et Jean-Paul Berrenger, développe un travail artistique aux formes multiples : installations sonores, photographie, graphisme, sculpture, réalisations de vidéos ou re-constitutions fictionnelles.
La camĂ©ra et le son ont souvent un rĂŽle central dans leurs films qui prĂ©sentent des corps mis dans des situations singuliĂšres, n’utilisant que quelques unes de leurs facultĂ©s motrices et sonores. Les corps et les objets ainsi filmĂ©s sont en proie Ă  des mouvements ou des rĂ©pĂ©titions mĂ©caniques, parfois absurdes et contrariĂ©s.

ll pleut sur la mer et ça nous ressemble
Galerie la Passerelle

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Brognon Rollin


« L’haleine des statues XXX Â»
Vidéo HD N & B
32’’ en boucle
2022

David Brognon & StĂ©phanie Rollin (nĂ©s en 1978 Ă  Messancy, Belgique et 1980 Ă  Luxembourg) sont connu.e.s pour leur talent Ă  s’imprĂ©gner des contextes forts. Leur rĂ©sidence dans une salle de shoots Ă  Luxembourg, leur sĂ©jour Ă  JĂ©rusalem pour capturer la ville sainte ou leur intervention Ă  Charleroi lors de la fermeture de l’usine Caterpillar ont donnĂ© lieu Ă  des rĂ©ponses justes et universelles, toujours au service de l’humain.

Brognon Rollin passent ainsi avec brio du geste fort (avec des Ɠuvres de time-based art comme le dĂ©calquage de l’üle de GorĂ©e) aux gestes dĂ©licats comme Train Your Bird to Talk,Ɠuvre sonore pour l’école Budin.

Depuis une quinzaine d’annĂ©es, le duo Brognon Rollin a construit une Ɠuvre protĂ©iforme avec la constance, presque obsessionnelle, de placer l’humain au centre de toutes ses rĂ©flexions plastiques. Observant avec acuitĂ© certains faits de sociĂ©tĂ©, les artistes conçoivent des oeuvres qui s’inscrivent dans l’histoire de l’art minimale et qui tĂ©moignent d’une grande sensibilitĂ© par leur concept mĂȘme et le contexte de leur crĂ©ation.

LaurĂ©at.e.s en 2013 du Best Solo Show Ă  Art Brussels et finalistes en 2015 du Prix Fondation Entreprise Ricard Ă  Paris, Brognon Rollin manipulent ainsi un matĂ©riau sociĂ©tal brut, souvent marginal, dont les motifs rĂ©currents sont l’enfermement, l’attente et le contrĂŽle.Leurs travaux font partie de nombreuses collections publiques : MAC VAL, MusĂ©e d’Art Contemporain du Val- de-Marne (Fr), The Israel Museum – JĂ©rusalem (Is), la collection du MUDAM (Lu), la collection du B.P.S22, MusĂ©e d’Art de la province du Hainaut (Be), le Centre National des Arts Plastiques (Fr), le MAC’S – Grand-Hornu (Be), le FRAC Alsace, le FRAC Poitou-Charentes et le FRAC Lorraine (Fr)


Anthony van den Bossche.

© brognon-rollin.com

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Elina Brotherus


« Nu descendant un escalier et Nu montant un escalier Â»
2010
Diptyque Vidéo HD
18’’ en boucle chaque.

Elina Brotherus est nĂ©e en 1972 Ă  Helsinki et partage sa vie entre la Finlande et la France. Avec la photographie et la vidĂ©o, Elina Brotherus explore le paysage Ă©motionnel, les sentiments de l’individu et tente de dĂ©terminer comment celui-ci devient une partie de l’ensemble formĂ© par les autres. Avec un langage dĂ©libĂ©rĂ©ment structurĂ©, elle travaille sur sa propre personne Ă  partir des Ă©vĂšnements de sa vie. Bien que ses autoportraits dominent son oeuvre, elle n’interprĂšte jamais de rĂŽles et ne crĂ©e pas de mises en scĂšne ; Ses paysages rĂ©vĂšlent tout autant la nature de ses sentiments. Souvent le travail d’Elina Brotherus questionne aussi bien les codes esthĂ©tiques de la peinture que la notion de BeautĂ© et va au-devant de questions sur la rĂ©alitĂ© et sa reprĂ©sentation.

©GBAgency Paris

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Pauline Brun


« Etalon Par Defaut » 2017

NĂ©e en 1984 Ă  Roubaix (Nord-Pas-de-Calais, France)
Vit et travaille Ă  Paris (Ile-de-France, France)

Formation :
Villa Arson / ENSBA, NICE / PARIS (2006 – 2012)
Pauline Brun commence sa formation en danse classique et contemporaine au Conservatoire RĂ©gional de Nice avant d’entrer Ă  l’École SupĂ©rieure d’Arts Plastiques, la Villa Arson, puis Ă  l’École Nationale SupĂ©rieure des Beaux-Arts de Paris oĂč elle dĂ©veloppe un travail de sculpture, installation et vidĂ©o.
« 
 Le White cube et la boite noire caractĂ©risent une neutralitĂ© et une mise Ă  distance du rĂ©el. Ces espaces m’intĂ©ressent pour, au contraire, jouer de leurs spĂ©cificitĂ©s et de leurs propres rĂšgles en tant qu’espace de jeu ou espace d’exposition. Ils n’apparaissent pas comme simple cadre dans lequel s’installent les formes plastiques et performatives mais participent Ă  la construction des propositions.

Le corps, considĂ©rĂ© comme un Ă©lĂ©ment plastique, joue du processus de fabrication. Jamais conquĂ©rant, il s’expose souvent malgrĂ© lui et empreinte les espaces traversĂ©s. »

Pauline BRUN

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Laure Catugier

« Room m2 » 2015

NĂ©e en 1982 Ă  Toulouse, France. Vit et travaille Ă  Berlin, Allemagne

2007 MA of Art and Design, École Nationale SupĂ©rieure des Beaux-Arts de Toulouse, France
2005 BA of Art and Design with honors, École Nationale SupĂ©rieure des Beaux-Arts de Toulouse, France
2004 BA of Architecture, École Nationale SupĂ©rieure dÂŽArchitecture de Toulouse, France

Mettre Ă  lÂŽĂ©preuve le corps /
dans lÂŽespace quÂŽil occupe
dans lÂŽespace qui lÂŽoccupe

« Venant de lŽarchitecture, mon travail est basé sur ses codes que je détourne pour poser un nouveau regard sur les normes de mesure.
Ma pratique est principalement photographique, vidéo, sculpturale et de performance sonore, dans laquelle jŽ expérimente la géométrie dans lŽespace.
Échos dÂŽun espace, ombres sur une façade, mĂ©lodies produites par des Ă©lĂ©ments de construction: les formes qui en rĂ©sultent donnent corps Ă  lÂŽimmatĂ©riel. »

Laure Catugier.

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Claude Cattelain

“X” 2016

NĂ© en 1972 Ă  Kinshasa (ZaĂŻre) – Belge
vit Ă  Valenciennes et Bruxelles

« Tel un Sisyphe des temps modernes, Claude Cattelain propose des performances et des vidĂ©os dans lesquelles il teste non seulement les limites de son corps mais aussi celles des matĂ©riaux qu’il utilise »

« Armature en mouvement »
Palais de Tokyo

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François-Xavier CourrÚges


« Another Paradise » 2005

NĂ© en 1974 Ă  Paris
Vit et Travaille Ă  Paris.

François-Xavier CourrĂšges est un vidĂ©aste dont l’Ɠuvre est entiĂšrement traversĂ©e par le thĂšme du sentiment amoureux et ses Ă©tats affĂ©rents.

Poétique et plastique, il construit une ligne cohérente et commune à toutes ses piÚces.

L’artiste met en scĂšne les diffĂ©rents Ă©tats que produit l’amour, comme une parabole signifiante, fragile dans son extrĂȘme simplicitĂ©, puissante dans l’émotion provoquĂ©e par ces petites narrations douces-amĂšres qui sont autant de fictions pour dire le cheminement du cycle amoureux ; la dĂ©sillusion est, chaque fois, dans la chute.

Des rĂ©fĂ©rences au cinĂ©ma Ă  la rĂ©fĂ©rence amoureuse universelle, ces piĂšces de François-Xavier CourrĂšges frappent, de plein fouet, notre Ă©tat d’ñme.

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Julien Creuzet


« En Suspens (
) » 2014

NĂ© en 1986 au Blanc Mesnil (France), vit et travaille Ă  Montreuil (France)

Formation.

2012/2013 Le Fresnoy-Studio national des arts contemporains
2011/2012 Post-diplĂŽme ENSBA Lyon
2010/2011 DNSEP, avec les félicitations du jury, Esam, Caen

Ricochets, les galets que nous sommes finiront par couler (Épilogue), 2017

Dans la lignĂ©e de la pensĂ©e archipĂ©lique d’Edouard Glissant, la rĂ©appropriation collective et subjective d’un rĂ©cit historique antillais, l’affranchissement de catĂ©gories culturelles statiques, ainsi que la fabrication d’un circuit poĂ©tique Ă©quivoque et aux centres de gravitĂ© multiples, sont autant de processus Ă  l’Ɠuvre dans le travail de Julien Creuzet. Pour la Biennale de Lyon, l’artiste crĂ©e une Ɠuvre Ă  la fois poĂ©tique et politique. ÉquipĂ© des outils technologiques et sociaux de notre Ă©poque, il crĂ©e une piĂšce volontairement hĂ©tĂ©roclite : un collage visuel et sonore de commentaires Ă©noncĂ©s Ă  la premiĂšre personne, de rĂ©fĂ©rences Ă  une histoire commune, et de signes issus de la culture populaire. « Au sol, un chemin de traverse pour approcher les multiples formes. Une bĂąche de bateau semble flotter, suspendue, cristallisĂ©e par le chromage, de l’électrolyse. Une aile d’avion supporte un bouquet de fleurs du paradis
 » Le titre donnĂ© Ă  son Ɠuvre par Julien Creuzet n’est qu’un rĂ©sumĂ© : le poĂšme qui l’accompagne en est le vĂ©ritable intitulĂ©.

En suspens (…), 2014

Dans la lignĂ©e de la pensĂ©e archipĂ©lique d’Edouard Glissant, l’artiste français Julien Creuzet retranscrit la beautĂ© fugace d’un instant de vie Ă  travers son Ɠuvre vidĂ©o En suspens (
). L’expression d’un sentiment Ă©phĂ©mĂšre, mais intense, enrichi d’un poĂšme qui reprend la forme courte du haĂŻku, forme trĂšs concise de poĂšme japonais.

La Biennale de Lyon 2017

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Oskar Dawicki


« Tree of Knowledge » 2008

1971 born in Warsaw

1991-1996 studied at the Plastic Arts Department of the Nicolaus Copernicus University in ToruƄ

2000 co-founder and member of the Azorro group

Lives in Warsaw.

Oskar Dawicki was educated as a painter, but already during his studies he became interested in performance art, which he remained faithful to during the following years. In 2000, he broadened his scope of interest onto video works, photography, documentation and, finally, objects and installations. All of his works have a post-conceptual character and emanate a slightly grotesque, ironic and even absurd aura. Dawicki joins in his works a romantically-tragic component (highly saturated with his own existential dilemmas) with poetics and the critical dimension of conceptual art. The self-reflection over his own institutional status as a contemporary artist is tightly interwoven with reflection on his own identity, or rather on its transitoriness, conventionality, airiness and weakness. Discomfort, disagreement, complication – these are the terms on which this artist’s imagination is founded, while the non-productivity of art seems to Dawicki to be its most promising aspect.

Raster Gallery Varsovie

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Dune Delhomme

« Intoxication au marqueur Posca » 2023

NĂ©e en 1997.
Vit et travaille Ă  Paris

“Née en 1997, Dune Delhomme est diplômée des Beaux-Arts de Paris depuis 2021. D’abord intéressée par le cinéma, elle réalise un moyen-métrage, Le coeur net, en 2018, à la suite duquel elle décidera de passer à une forme plus radicale et de se mettre elle-même en scène, au sein de pièces sonores ou vidéos. En 2019, elle enregistre Grande Fille, une boîte vocale dans laquelle elle incarne différentes voix de femmes. Et à partir de là, la question du récit de soi arrive au centre de son travail. Aujourd’hui, sa pratique s’articule de la mise en scène vidéo et théâtrale, en plaçant toujours l’écriture à la source. Son premier livre, À cause des conditions extrêmes, publié aux Éditions Macula, est paru en décembre 2021. Elle est lauréate littérature 2022 de la Bourse-Emmanuèle Bernheim. En janvier 2024 a eu lieu son premier solo-show, BUG, à la galerie du Crous de Paris.”

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Marcel Dinahet


« Helpe » 2012

né en 1943
vit et travaille Ă  Rennes, France

Il « y a trĂšs souvent, au premier coup d’Ɠil, une difficultĂ© liminaire Ă  « apprĂ©cier » l’Ɠuvre de Marcel Dinahet. ApprĂ©cier au sens du jugement de goĂ»t mais aussi dans l’évaluation ou la distanciation discursive et analytique d’une forme. En effet, les images que crĂ©e Marcel Dinahet avec sa camĂ©ra vidĂ©o semblent buter, voire pĂ©nĂ©trer par empathie des matĂ©rialitĂ©s brutes organiques, minĂ©rales, vĂ©gĂ©tales, aquatiques, industrielles – roche, acier, glace, visage, algue, sable, torse, navire
 – qui ne racontent rien d’autre que leurs manifestations, mouvements, formations, changements, aussi infimes soient-ils.

De fait, les images vidĂ©o se manifestent au spectateur dans une frontalitĂ© radicale, presque insolente, du percept des matiĂšres. S’effondre alors toute la construction d’un regard attachĂ© aux qualitĂ©s formelles, sĂ©ductrices et absorptives d’une installation ou Ă  l’objet d’art en tant que composition narrative.

Il y a aussi cette temporalitĂ© contrariante des films. Un temps filmique pourtant court – gĂ©nĂ©ralement entre trois et dix-huit minutes – mais qui, une fois expĂ©rimentĂ© en projection, semble long car Ă©tirĂ© par l’immobilisation relative de l’objectif vidĂ©o au sein d’un environnement, ou parce que contractĂ© dans un mouvement rĂ©pĂ©titif. En effet, il arrive trĂšs souvent que la camĂ©ra soit maintenue par l’artiste en un point d’espace pour enregistrer un flux permanent d’objets divers (cargo, varech, voiture, givre
) ou alors qu’elle soit secouĂ©e par les soubresauts, tournoiements ou ballottements continus d’un corps lui-mĂȘme portĂ© par la matiĂšre.

Le son est un autre Ă©lĂ©ment d’irritabilitĂ© perceptive. Il n’est jamais arrangĂ©, sortant brut d’une captation de crissements de glace, de souffles, d’allĂ©es et venues incessantes d’automobiles sur un pont, de sonoritĂ©s sourdes ou mĂ©talliques enregistrĂ©es sous l’eau. Un silence se manifeste aussi, parfois enveloppant, quelquefois tendu et pesant.

De fait, la matĂ©rialitĂ© puissante et omniprĂ©sente confĂšre aux images produites par Marcel Dinahet une rudesse et une ĂąpretĂ© inhabituelles. Ce qui ne veut pas dire que cette matĂ©rialitĂ© range l’artiste dans une catĂ©gorie de l’art brut traversĂ©e par l’expressivitĂ© d’un pathos subjectif. Disons plutĂŽt que la matĂ©rialitĂ© frontale Ă  l’Ɠuvre chez Dinahet est au fondement d’une recherche artistique intransigeante et complexe : la collision entre l’acte de sculpture et la fabrique de l’image vidĂ©o.

Larys Frogier
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Nicolas Durand


« Motion Sculpture » 2010
NĂ© en 1979.
Il vit et travaille Ă  Lille, France.
Formation.

Il dĂ©veloppe son intĂ©rĂȘt pour la sculpture tout au long de sa formation artistique. AprĂšs un DNSEP Ă  l’ERBA de Rennes, il poursuit ses Ă©tudes Ă  l’UniversitĂ© de Lille oĂč il obtient un Master1 en Arts Plastiques, puis s’oriente vers un CAP Constructeur en bĂ©ton armĂ© Ă  l’AFPA de Cergy.
«En 1999, Ă  l’issue de plusieurs annĂ©es de graffiti, commence sans aucunes rĂ©fĂ©rences mon parcours dans les arts plastiques.

Si aujourd’hui la problĂ©matique gĂ©nĂ©rale de ma dĂ©marche consiste Ă  redĂ©finir la sculpture dans le champ de la crĂ©ation actuelle, cela n’a pas toujours Ă©tĂ© le cas.
Plusieurs Ă©tapes ont Ă©tĂ© traversĂ©es, Ă  chacune d’entre elles correspond un ensemble de questions et de choix auxquels j’ai dĂ» faire face. Les deux avancĂ©es importantes dans mon travail ont consistĂ© Ă  choisir dans un premier temps la sculpture comme discipline, et finalement le sculptural comme potentiel[
]
A travers la sculpture je trouvais un cadre de travail, une base sur laquelle construire une dĂ©marche. La position moderniste sur la spĂ©cificitĂ© des pratiques artistiques confortait mon engagement dans un mĂ©dium sans pouvoir cependant m’y tenir dans les actes. Mon intĂ©rĂȘt pour l’espace architectural ressortit dans une sĂ©rie de travaux (volume, peinture et dessin) sollicitant la mĂ©moire dans la perception des formes Ă  la façon de certaines oeuvres conceptuelles. Je rencontrais les problĂ©matiques liĂ©es Ă  la maquette, Ă  l’échelle, aux rapports physiques entre le spectateur et l’oeuvre, la taille adĂ©quate, la monumentalitĂ©. La sculpture pouvant ĂȘtre un concept toutes les dimensions s’averaient possible de l’infiniment petit Ă  l’infiniment grand[
]
AprĂšs avoir utilisĂ© des objets et des matĂ©riaux manufacturĂ©s (parpaings, carreaux de plĂątre, carrelage) comme matiĂšre premiĂšre, je tends aujourd’hui Ă  fabriquer les formes dont j’ai besoin, cela afin d’ĂȘtre libre face Ă  la forme et au sens qui en dĂ©coule.»

Nicolas Durand. Dans Paris-Art.com

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Eric Duyckaerts


« Le Cartographe » 2011

NĂ© Ă  LiĂšge en 1953, Belgique.

Son travail articule avec humour les arts plastiques et des savoirs exogÚnes, tels que les sciences, le droit, la logique mathématique, etc. La vidéo et la conférence-performance lui servent trÚs souvent de médium, mais pas uniquement.

« Eric Duyckaerts Ă©labore, depuis les milieu des annĂ©es 1980, une Ɠuvre oĂč se mĂȘlent des performances et des vidĂ©os 
 Depuis Magister, en 1989, oĂč se dĂ©veloppait en plusieurs Ă©pisodes et dans des dĂ©cors incongrus une rĂ©flexion sur les liens entre courants artistiques et savoirs plus traditionnels comme le droit, les mathĂ©matiques, l’histoire des techniques, l’anthropologie et la littĂ©rature, l’artiste procĂšde Ă  des dĂ©monstrations aux conclusions farfelues et illogiques, Ă©tayĂ©es de rĂ©fĂ©rences plĂ©thoriques et de recherches apparemment minutieuses. Il s’intĂ©resse ainsi plus Ă  dĂ©cortiquer la figure du professeur et sa symbolique du pouvoir qu’à la finalitĂ© de sa dĂ©monstration.

Ainsi, en 1993, dans la main Ă  deux pouces, » 
 il « dĂ©montrait l’existence d’un deuxiĂšme pouce chez l’homme prĂ©-homo sapiens, dont la subsistance aurait assurĂ© une plus grande virtuositĂ© aux peintres si l’évolution n’avait menĂ© Ă  sa disparition. Il utilisait des schĂ©mas compliquĂ©s tracĂ©s d’une main sĂ»re, un ton docte Ă  tendance logorrhĂ©ique, une chemise et un style capillaire estampillĂ©s « chercheur ».

A Venise, l’Ɠuvre qu’il crĂ©Ă©e spĂ©cialement pour le pavillon belge s’inscrit dans cette rĂ©flexion sur la nature labyrinthique du savoir, tout en renouvelant son approche performative et plastique. » dans laquelle « il s’agit d’une double imposture, d’abord celle de l’intellectuel singĂ© par l’artiste, et ensuite celle de l’artiste lui-mĂȘme, dont la posture s’articule inextricablement avec celle de l’imposture. »

PALAIS DES GLACES ET DE LA DECOUVERTE
Christine Macel
Commissaire du pavillon belge 2007

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Romain Gandolphe


« La Poursuite » 2015

né en 1989
vit et travaille à La Ratayrié, France
artiste-chercheur au sein de l’unitĂ© Post-Performance Future, dirigĂ©e par Marie de Brugerolle Ă  l’Ensba Lyon

Formation.

2011-2016
École nationale supĂ©rieure des beaux-arts de Lyon
DNSEP – fĂ©licitations du jury, 2016
DNAP – fĂ©licitations du jury, 2014
Faculty of Fine Arts, Concordia University, Montréal (CA)
2008-2011
Maths Sup/Maths Spé

AprĂšs trois ans d’études scientifiques, Romain Gandolphe, 27 ans, abandonne tout pour suivre sa passion : l’art contemporain. Il se forme Ă  l’ENSBA (Ecole Nationale SupĂ©rieure des Beaux-Arts) de Lyon oĂč il poursuit aujourd’hui un cursus en recherche. Il partage avec nous son goĂ»t pour la performance et l’art conceptuel.
La parole, le mot, le langage, le vĂ©cu, tel est l’univers artistique de Romain. Ses Ɠuvres ne sont pas visibles dans un musĂ©e, puisqu’il s’expose lui-mĂȘme comme vecteur de l’art Ă  travers ses performances : « je m’inspire de ce que je vois et de ce que je vis. Parfois je crĂ©e moi-mĂȘme une expĂ©rience, parfois un Ă©vĂ©nement anodin est le point de dĂ©part d’une de mes Ɠuvres. Ce goĂ»t pour la performance m’est venu aprĂšs un examen oĂč j’ai dĂ©cidĂ© de ne pas prĂ©senter d’Ɠuvre, mais de la raconter de maniĂšre suffisamment dĂ©taillĂ©e pour que le jury puisse l’imaginer. Et ça a marchĂ© ! »

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Anna Giner


“La Marquise” 2022, son, couleur, HD, 16/9, vertical, 2’37” loop

« Bonjour » dit une voix lĂ©gĂšrement mĂ©tallique – Le visiteur qui n’aura pas tout de suite remarquĂ© le mouvement du portrait qui le regarde, sera pris d’un sursaut.
La Marquise, au dos droit et au sourire implacable, tient son rĂŽle d’hĂŽtesse Ă  la perfection – Ă  ceci prĂšs qu’elle laisse Ă©chapper un bĂąillement avec dĂ©sinvolture. C’est que parfois, l’image s’ennuie un peu. Le visiteur ne s’en offusque pas, au contraire il compatit, amusĂ©.
Par le jeu du trucage vidĂ©o, j’ai incrustĂ© mon visage dans une figurine en plastique dĂ©corative. AttirĂ©e par la magie du cinĂ©ma des premiers temps, je me plais Ă  utiliser la vidĂ©o comme faiseuse d’artifices. L’artifice – stratĂ©gie ou parure, associĂ© depuis l’AntiquitĂ© au fĂ©minin, est ici investi comme moyen d’expression critique. Les couleurs sucrĂ©es et l’astuce de mes images sĂ©duisent l’Ɠil ; la lĂ©gĂšretĂ© apparente de la situation divertit sans accuser directement.
« Bienvenue » continue l’aristocrate avec courtoisie. FigĂ©e et corsetĂ©e, la potiche se tient devant nous sans sourciller, enfermĂ©e dans le cadre du tableau-vidĂ©o. Le sourire crispĂ© et obligĂ© de la Marquise embarrasse, les salutations se rĂ©pĂštent Ă  l’infini jusqu’à la nausĂ©e. Avec fantaisie et dĂ©rision, je frappe de biais pour questionner la reprĂ©sentation de soi, et l’aliĂ©nation du thĂ©Ăątre de l’apparence.

Anna Giner, novembre 2023

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Eva Giolo


« A Tongue Called Mother »
16 mm scanned to digital file, colour, 4:3, stereo, 2019, 18 minutes.

À l’aide de stratĂ©gies documentaires, Eva Giolo (nĂ©e en 1991 vivant Ă  Bruxelles) peint des portraits filmiques et crĂ©e une fenĂȘtre sur des mondes intĂ©rieurs invisibles, gĂ©nĂ©ralement privĂ©s. Son intĂ©rĂȘt rĂ©side dans la capture des instants de la vie quotidienne, dans l’analyse de la naissance du langage et la permanence de la mĂ©moire.

Courtesy Wiels Bruxelles

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Claire Glorieux


« La La La La » 2007

NĂ©e en 1983
Vit et travaille Ă  Paris
Artiste plasticienne diplĂŽmĂ©e de l’école Nationale SupĂ©rieure des Beaux Arts de Paris et du Fresnoy, Claire Glorieux travaille principalement la vidĂ©o, s’intĂ©ressant particuliĂšrement au langage. L’autisme, le langage sifflĂ© ou non verbal, sont autant de sujets qui l’ont poussĂ©e Ă  crĂ©er des vidĂ©os, des livres, des installations.

« Les Ɠuvres de Claire Glorieux peuvent ĂȘtre apprĂ©hendĂ©es comme autant de dĂ©placements jouant sur diffĂ©rents registres mentaux et physiques. Ces mouvements, qu’il faut dĂ©finir dans leur spĂ©cificitĂ© respective, elle les rĂ©alise avec l’aide de personnes ayant des fonctionnements et des activitĂ©s en marge des normes sociales Ă©tablies. »




En 2011, Claire Glorieux s’est rendue Ă  la Gomera. Sur cette Ăźle des Canaries, certains habitants utilisent un langage sifflĂ© appelĂ© « El Silbo » (le sifflement), pour communiquer entre les vallĂ©es. L’artiste est allĂ©e rencontrer des personnes de cette collectivitĂ© pratiquant ce sifflement singulier, afin de comprendre ses spĂ©cificitĂ©s par l’intermĂ©diaire de son apprentissage ; l’analyse de la construction des langages ayant une part importante dans la dĂ©marche de Glorieux. Cette expĂ©rience linguistique est relatĂ©e dans la vidĂ©oQuiero hablar con los que estan lejos (2011), nous prĂ©sentant un langage dont la finesse de ses modulations permet de s’exprimer dans une langue Ă  la syntaxe complexe. L’un des protagonistes explique qu’il l’utilise pour dialoguer Ă  distance, car il n’a toujours pas de connexion tĂ©lĂ©phonique. Cependant, malgrĂ© l’efficacitĂ© de ce moyen de communication archaĂŻque, que le documentaire dĂ©montre, l’artiste souligne, au travers de moments pĂ©dagogiques, l’importance de pĂ©renniser sa propre transmission, au risque qu’il disparaisse au profit de nouvelles technologies. Étant pratiquĂ© par une minoritĂ© d’individus, il est mis en pĂ©ril par des systĂšmes de communication et d’information rayonnant sur des rĂ©seaux Ă  plus grande Ă©chelle et engendrant des apports financiers. Afin d’évoquer cette problĂ©matique, avec une certaine ironie, une personne effectue Ă  un tiers, par sifflement, la lecture d’un journal dans lequel on annonce la colĂšre de la municipalitĂ© de Valle Gran Rey n’ayant plus de couverture tĂ©lĂ©phonique, depuis plusieurs jours. Le dysfonctionnement d’un Ă©metteur maintient dans l’isolement la zone basse de la localitĂ©, ce qui affecte son Ă©conomie. Dans Quiero hablar con los que estan lejos, comme rĂ©guliĂšrement dans son travail, Claire Glorieux met au centre de ses prĂ©occupations des modes de vie minoritaires. Ces renversements de positions crĂ©ent des passages qui nous permettent d’accĂ©der Ă  diffĂ©rents microcosmes constellant notre entourage et dont la richesse nous Ă©chappe. En se focalisant sur eux, l’artiste Ă©labore des formes de dĂ©codage et de traduction qui rĂ©vĂšlent la coexistence de ces univers ; nous faisant prendre conscience de leur importance au sein de la construction et de la transformation de notre propre environnement, sur un plan social et individuel.

Steve Paterson, critique d’art et commissaire d’exposition.
Permutations et autres déplacements insolites (extrait)

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Rebecca Jane-Arthur


« Ready-Mades with Interest »
2017
25’23’’

Born in 1984 in Edinburgh
She is a visual artist working predominantly with the moving image and writing.

Her works revolve around portraits of people and places, and her interest lies how personal stories depict a socio-political context and history

Here is what the artist said about it : “Often, a subject attracts me because of a personal element : the person or the place, in front of his/her story, rather than behind him/her. » « It is precisely the fact that each person is a thread in the middle of a socio-political fabric – from a history of the past or a culture of the present – that fascinates me. “

© CWB Paris et elephy.org Bruxelles

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Laurie Joly


CORPS SAINT-ESPRIT SAIN

Projection vidéographique et sonore (2007)

VidĂ©o numĂ©rique MiniDv, noir&blanc, son stĂ©rĂ©o, en boucle / projection murale Ă  Ă©chelle 1 / diffusion sonore stĂ©rĂ©o sur paire d’enceintes

NĂ©e en 1984 Ă  Lyon, France
Vit et travaille Ă  Saint-Etienne, France
www.ljoly.com

Laurie Joly s’intĂ©resse au Corps dans son mode d’existence au sein de la sociĂ©tĂ© contemporaine, suivant des problĂ©matiques convergentes touchant Ă  l’EsthĂ©tique, au Social et au Politique, qui sont issues d’expĂ©riences et d’observations concernant la relation du Pouvoir au Corps. L’artiste explore la maniĂšre dont le Pouvoir, dans ses diffĂ©rentes formes et avec une pluralitĂ© d’objectifs, de techniques et d’outils, pĂ©nĂštre le Corps et Ă©tablit, par un ensemble de codes et de normes, des modes de pensĂ©e du Corps et plus largement des modes d’existence, pour poser la question des effets du Pouvoir sur le Corps et l’IdentitĂ©.

Son Ɠuvre pluridisciplinaire s’inscrit dans le champ des Arts Visuels. Souvent Ă  mi- chemin entre des media et des formes d’Art, elle s’éloigne de toute catĂ©gorisation pour apparaĂźtre comme un langage du et par le corps.

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Soukaina Joual


I’m no so innocent anymore, 2015-2016
Vidéo/ Performance
5 min 43 seconds
© Adagp

Born in 1990 Morocco

Artist statement

My various works including videos, performances, paintings and installations showcase an interest in how one’s body can translate and reflect various tensions, dynamics and differences. My practice has always been heavily influenced by my surrounding environment and encounters. The selection between mediums is intuitive, in the sense that when I fully immerse and engage with the context I put myself in, there is usually a moment of understanding that points me towards the appropriate medium. I usually focus on the body from differentperspectives: how it changes, its interaction with personal identity, and how it can also become a site to engage in important ideological debates.
Most of my projects translate a commitment to several forms of presence, and how I trade various shifts betweenvisibility and invisibility, and belonging and absence. I use the body as an object of myth, as a stand-in or a metaphor for society, to bring together the body as a historical form with a modernist perspective. Through my work I try to blur the lines between different dualities: public and private space, the individual and the community, the inside and outside of our bodies; by elaborating proposals that tackle the limits between an artistic intervention and an everyday civic action.
Throughout my practice, I intend to examine social issues of race, gender, sexuality, and ethnicity. My work interrogates how the body is psychically, socially, sexually and representationally produced. How the bodies can find their place in the chaos of individual desires, political constraints and social conventions and how to create universal and personal images of the body.

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Evelyne Koeppel

« Cold Blood » 2001

NĂ©e en 1969, FRANCE
artiste multimédia, vidéaste, photographe, plasticienne
Evelyne Koeppel vit et travaille en France et en Californie.

Formation.
Elle a fait ses Ă©tudes aux Beaux-arts de Saint-Etienne oĂč elle a obtenu le DNSEP en 1994.

« Ses vidĂ©os et installations s’articulent autour de la notion de temps, de vieillissement, de dĂ©sagrĂ©gation, de dĂ©liquescence. Il s’agit de montrer la transformation, le passage d’un Ă©tat Ă  un autre. Passage aussi, d’une sensation d’oppression pour « Souffler n’est pas jouer » et « Cold blood » Ă  une sensation d’euphorie pour « Nombrilistic ».

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Igor Krenz


« Light Turns Off The Light » 1994
Igor Krenz (born 1959)
Igor Krenz is a Polish video artist.

Since the beginning of the 1990s, he has been creating minimalistic works, saturated with irony and a specific, absurd sense of humor. Krenz’s videos stand out for a tight connection of image and sound.

The titles of his works is a thesis later proved by the contents of the film. In the years 2001 – 2010, he was a member of the art group Azorro.

Muzeum sztuki nowoczesnej w warszawie

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Nikolaj Bendix Skyum Larsen


« Pacemaker » 2002

NĂ© en 1971 Ă  Aalborg au Danemark artiste plasticien est issu de la Slade Shool of Fine Art et du Chelsea College of Art and Design de Londres.

Il vit et travaille Ă  Londres (Royaume – Uni).

BasĂ© sur des idĂ©es simples et des interventions subtiles, le travail de Larsen est une recherche de moments, ou de conditions, au cours desquels ce qui nous entoure se transforme en poĂ©sie visuelle. Par une lĂ©gĂšre manipulation, ou bien en dĂ©viant le sens ou la fonction principale des Ă©lĂ©ments vers quelque chose d’esthĂ©tique, Larsen rappelle au visiteur que ce que nous croyons acquis, ou ce qui en premier lieu paraĂźt logique, n’est pas toujours si simple.

Multipliant les mĂ©dias, Larsen utilise tous les matĂ©riaux qui l’entourent, se servant aussi bien des nĂ©ons, des fils barbelĂ©s, de photographies, de vidĂ©os ou de dessins pour retranscrire ses idĂ©es.

Centre National des Arts Plastiques

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Valérie Mréjen

« Huguette » 1999

NĂ©e en 1969 Ă  Paris. Vit et travaille Ă  Paris.

Formation
Sept.2010–janv2011 RĂ©sidence Ă  la Villa Kujoyama, Kyoto / Tokyo Wonder Site, Tokyo

Oct. 2002 – mars 2003 RĂ©sidence Ă  la Villa MĂ©dicis, Rome

1989 – 1994
Ecole Nationale d’Arts de Cergy-Pontoise
DNSEP (DiplĂŽme National SupĂ©rieur d’Expression Plastique)

Plasticienne, photographe, Ă©crivain, ValĂ©rie MrĂ©jen multiplie les moyens d’expression pour mieux explorer les possibilitĂ©s du langage. Ses vidĂ©os sont souvent inspirĂ©es de souvenirs, d’Ă©vĂ©nements quotidiens, de dĂ©tails cruels et burlesques de l’existence, de lieux communs, de malentendus… Elle y mĂ©lange divers types de rĂ©cits rapportĂ©s ou vĂ©cus qu’elle rĂ©Ă©crit et rĂ©arrange, avant de les mettre en scĂšne.

Galerie Anne-Sarah Benichou

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IrĂšne MĂ©lix


Aria Fermata 2019

NĂ©e en 1988 Ă  Stuttgart, Allemagne.
Vit Ă  Dresde, Allemagne.

IrĂšne MĂ©lix describes herself as acting within the political and artistic spheres. In her artistic work, she not only combines diverse media – drawing, silkscreen, linocut, installation, text, sound, video – but also transcends the borders between her social positions, moving into a space in which her works can be anything; both artistic and activistic. Her self-image as leftist, as feminist and as /an actor in the political field is as crucial for her work as her role as an artistic seeker, discoverer, respondent and form-giver. IrĂšne MĂ©lix never responds solely as an artist to the questions with which she engages in her work – emerging from her position as an agent operating within one or more social sphere(s) – but through her political motivation, as well.

For MĂ©lix, the artistic work is often a process that does not necessarily come to a conclusion, but manifests itself – in some cases even just once – at a place specifically intended for it. The site-specific work behaarte Wand (Hairy Wall) (2017) must engage with the history of the wall at each location in which it appears and form itself anew. While it overgrows history in one place, it is shaved off again in another to protest against the working conditions of artists. In ARIA FERMATA, which was shown at the Lyon Biennale 2019, MĂ©lix makes reference to the location in the form of a video work. In an old washing machine factory, viewers encounter the sounds of laundry that has long been washed. The work Grenzarbeit (Border Work) (2018) is also exemplary: at a chosen location (ÚstĂ­ nad Labem), the artist built a museum for border crossing, in which the stories of antifascist mountaineers, inscribed in research material, were also exhibited. The (life) stories of women* are just as recurrent in the artist’s work as borders and the questioning of them. This applies to physical borders (i.e., in the video work fighting the wall (2016)), as well as geographic. The newspaper GrenzgĂ€ngerin (Cross-border Commuter) from 2016 was on display in the same year on the art train between Dresden and Wroclaw, for instance, and brought the concept of (state) borders into question just as much as it thematized transcending them.

Research processes form the point of departure for a number of IrĂšne MĂ©lix’s works – wherein the artist is not interested in recording a historical truth. On the contrary, hidden stories are emotionally divulged and voices believed to have been lost are made audible. They form the basis of the works, which search for their own suitable space and, after their appearance, vanish into the shadows again.

The works that come together under the title lila NĂ€chte (Purple Nights) can be traced back to several years of research, in which the artist engages with the social history of lesbian women*. This artistic research continually raises new questions, and thus constantly moves in new directions. The stories of these women*, who become characters in the artwork, are articulated in novels from Berlin of the 1920s, for instance, or in personal ads directed from women* to women*. Here, not only is courage emphasized – as is needed in order to express desire and the search for love – but information about the women* and their economical, social and emotional life situations is also provided. MĂ©lix lends her voice to these stories and biographies, takes up their poses and searches for ways to revive history – such as in the work Diamantsplitter (Diamond Shards) (2018).

IrĂšne MĂ©lix’s political and artistic concerns materialize not only in her work itself, but also in her working method. As an agent who frequently operates within collective contexts, she relies on forms of collaboration and creates visibility – not only for herself as an artist, but also for other agents in the artistic and political field.

text by Vincent Schier

(*1988, Bachelor of cultural science at the University of Hildesheim and diploma of Fine Arts at Hochschule fĂŒr Bildende KĂŒnste Dresden, student of Prof. Grossarth)

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Gerald Machona


« Survive » 2018 4 minutes 12 seconds.

NĂ© au Zimbabwe

“Gerald Machona is a Zimbabwean born Visual artist with a Master’s Degree in Fine Art from Rhodes University and a Bachelor’s degree from the University of Cape Town, completed at the Michaelis School of fine art. Machona’s work has been included on several prominent international exhibitions, which include the South African Pavilion at the 56th Venice Biennale in Italy, All the World’s Futures and at the 20th Biennale of Sydney, The future is already here – it’s just not evenly distributed. Machona’s work has also appearedin exhibitions at the Brooklyn Museum in New York and at the Zeitz Museum of Contemporary Art Africa in Cape Town.

Machona works with sculpture, performance, new media, photography and film. The most notable aspect of his work is his innovative use of currency—particularly decommissioned Zimbabwean dollars—as an aesthetic material. Machona’s current work engages with issues of migration, transnationalism, social interaction and xenophobia in Africa.

In 2013, Machona featured in Mail and Guardian’s 200 Young South African’s supplemental and was selected by Business Day and the Johannesburg Art Fair in 2011 as one of the top ten young African artists practicing in South Africa. In 2019 Machona was included on the group exhibition Still Here Tomorrow to High Five You Yesterday at Zeitz MOCAA in Cape Town. »

© Goodman Gallery South Africa

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Brett Murray

« Triumph » 2015

NĂ© en 1961 Ă  Pretoria, South Africa.
Brett Murray studied at the University of Cape Town, where he was awarded his Masters of Fine Arts degree in 1988 with distinction.

« Works and ideas that divide and challenge are interesting to me. I am drawn to this thin edge of the wedge, but not exclusively.
In reflecting on what is unfolding, I hope to articulate a very personal understanding and an idiosyncratic psychological sense of place, and begin to describe who I am with this anomalous vision. Paradoxically, through this critique and comic exposure, I actually begin to define a preferred ideal in which I would like to live.
I think we live in interesting times, where conversations are becoming more and more polarised and the rights and the wrongs of your political positions are becoming more difficult to define, and there’s a big grey area in the middle. Often what an artist can do is prick holes in that divide and I think some of my work does sometimes do that – and it’s potentially uncomfortable.
I continue to feel the urge to expose the absurdities of the powerful through satire. Through my work I hope to explore my jaundiced love/hate relationship with South Africa’s unfolding democracy.
Inevitably, it seems, current works are darker in tone and often register closer to tragedy than comedy. »

« Les processus et les idĂ©es qui divisent et remettent en cause m’intĂ©ressent. Je suis attirĂ© par le bord du prĂ©cipice, mais pas uniquement par ca.

En rĂ©flĂ©chissant a ce qui est entrain de se passer, j’espĂšre articuler une comprĂ©hension personnelle, un effet idiosyncratique et commencer Ă  exposer qui je suis avec cette vision anormale. Paradoxalement, Ă  travers cette critique et de l’humour, je commence a dĂ©finir un idĂ©al dans lequel j’aimerais vivre.

Je pense que nous vivons une Ă©poque intĂ©ressante, dans laquelle les conversations deviennent de plus en plus polarisĂ©es, le bien ou le mal de nos positions politiques devient plus difficile Ă  cerner, et il y a une grosse zone grise au milieu. Souvent un artiste peut percer des trous dans cette sĂ©paration et je pense que certains de mes travaux le font parfois, et cela peut potentiellement mettre mal a l’aise.

Je ressens le besoin de rĂ©vĂ©ler les absurditĂ©s des puissants a travers la satire. A travers mon travail j’espĂšre explorer ma relation amĂšre amour/haine a l’égard de la dĂ©mocratie Sud-Africaine.

InĂ©vitablement, il semble que mes travaux actuels sont plus sombres et s’approchent plus de la tragĂ©die que de la comĂ©die »

From Everard-Read gallery

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Joao Penalva


« 336 PEK » 1999

NĂ© en 1949 Ă  Lisbonne, Portugal
Vit et Travaille Ă  Londres, UK
Formation.

1976-1981 BFA and MFA, Chelsea School of Art, London, UK

João Penalva is a Portuguese artist who has been living in the UK since studying at Chelsea School of Art in the late 1970s and early 1980s. Making art is his second career – in his first he was a dancer, working with Pina Bausch and Gerhard Bohner.

His work betrays this history – it is primarily about storytelling through the partnership of images and elaborate often beguiling narratives.

Penalva is known for making large-scale installations in various media, as well as more intimate works with video and slide projections, sound, drawing, painting and found materials.

Through these media he addresses narrative modes and the relationships between images, text, language and sound. His storytelling is often fractured, presenting juxtaposed narrative elements, allowing the viewer a latitude of freedom in their interpretation.

Simon Lee Gallery London

João Penalva est un artiste portuguais résidant au Royaume-Uni depuis ses études à la Chelsea School of Art à la fin des années 1970 et au début des années 1980. La création artistique est sa seconde carriÚre, il fut auparavant danseur ; travaillant avec Pina Bausch et Gerhard Bohner.

Son Ɠuvre trahit cette histoire – il s’agit en effet essentiellement d’un travail Ă©laborĂ© en associant des images pour crĂ©er une narration sĂ©duisante.

Penalva est reconnu pour ses installations Ă  grande Ă©chelle utilisant diffĂ©rents mĂ©dias, ainsi que ses Ɠuvres plus intimes avec des projections de vidĂ©os et de diapositives, du son, du dessin, de la peinture et des matĂ©riaux trouvĂ©s.

À travers ces mĂ©dias, il aborde diffĂ©rents modes narratifs et les relations entre les images, le texte, le langage et le son. Sa narration souvent fracturĂ©e, prĂ©sente des Ă©lĂ©ments narratifs juxtaposĂ©s, offrant aux spectateurs une grande libertĂ© dans leurs interprĂ©tations.

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Anna Raimondo


« Mediterraneo Â» 2014
HD video 16/9, 22’

Née à Naples (IT) en 1981, vit à Bruxelles

Education:
2017/today : Doctorat at » l’Académie Royale de Beaux Arts » et » l’Université Libre de Bruxelles » (BE)
2013/2014: Master en Arts Sonores à la London College of Communication (University of Arts of London) avec distinction.
2012/2013: Composition Electroacoustique à la Cité de la Musique, Marseille (FR)
2004: Diplôme en Sciences de la Communication, Université de Lettres et Philosophie de Bologne (IT)

« in a globalized world in which community and identity divides are exported to the same degree as objects, Anna Raimondo explores and blends differences, special characteristics and multiple identities in order to break down the barriers between them, to accept their ill-defined boundaries and to transform them into a domain of possible conflicts.
Anna Raimondo’s work is a medium for encounters and exchanges. It can be defined as a journey that illustrates social diversity while creating possible areas of interaction. the method is flexible and variable, accepting the accidental as the unforeseeable. Anna Raimondo does not seek to summarize a global reality, but rather to allow herself to be surprised and led by the other. the initial strategy, used in numerous works, consists of an intervention in a public space intended to encourage encounters. An action leading to a break or gap in the permanent flow of daily life in which surprise, curiosity or astonishment provoke dialogue. Anna Raimondo’s process enables her to prepare to be part of the exchange and makes her art «a meeting place»1. this material then becomes the imprint of a performance, as well as feeding images, videos, radiophonic creations and, ultimately, all the work of this artist, who has journeyed to numerous countries in europe, south America and Africa.
her daily feminism appears in all her work, particularly that concerning the social construction of gender and particularly the construction of the female identity, the constant questioning of which constitutes a resistance to its confinement.there is also a humorous and playful aspect, both in the actions in public spaces and in her plastic creations. A story, a word, a gesture or an everyday object become evidence of a multiple and evolving identity, both revealed and questioned.»

Excerpt of the critic text “Mi porti al mare?” written by the curators Nancy Casielles & Nancy Suárez

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Delphine Reist


« Averse » 2007

NĂ©e en 1970 Ă  Sion Suisse. Vit et travaille Ă  GenĂšve.

« HabitĂ©e par la rĂ©alitĂ© Ă©conomique et sociologique du monde, une partie de l’Ɠuvre de Delphine Reist s’attache Ă  mettre en scĂšne des objets de tous types en leur insufflant ce que le spectateur prend immĂ©diatement pour de la vie. A travers des mĂ©canismes plus ou moins Ă©laborĂ©s, elle programme l’activation d’objets. Ainsi des caddies ou des fauteuils de bureaux discrĂštement motorisĂ©s tournent sur eux-mĂȘmes (Caddies, 2003; Sans titre, 2006), des voitures Ă  l’arrĂȘt dĂ©marrent et font vrombir leur moteur par intermittence (Parking, 2003), des nĂ©ons Ă©clairĂ©s tombent un Ă  un jusqu’Ă  l’obscuritĂ© (Averse, 2007). Pourvus d’une capacitĂ© Ă  se mouvoir ou Ă  s’activer de façon autonome, ces objets deviennent inquiĂ©tants malgrĂ© leur banalitĂ©. Leur simple prĂ©tention Ă  l’autonomie renverse le rapport traditionnel de l’homme Ă  ses machines. »

Institut d’Art Contemporain Villeurbanne/Rhîne Alpes

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ROHWAJEONG


« Das Leben Der Anderen » 2009
Rohwajeong, formĂ© par Yun-hee Noh (SĂ©oul, 1981) et Hyeon-seok Jeong (SĂ©oul, 1981), est un duo d’artistes visuels de SĂ©oul, CorĂ©e du Sud.

Plus qu’un duo, c’est un ĂȘtre unique et indissociable. Ils travaillent sur les relations humaines qui changent Ă  travers l’espace ou le temps ou sur des histoires de leur environnement en utilisant divers mediums.

Galerie Dohyang Lee

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Charles Sandison


« Love/Hate/Hate/Love »
Digital File 2017

NĂ© en (Écosse), Royaume-Uni, en 1969

« Issu d’une gĂ©nĂ©ration d’artistes ayant grandi avec les technologies numĂ©riques, Charles Sandison dĂ©veloppe un langage visuel basĂ© sur l’informatique. Ses travaux se manifestent sous forme de textes cinĂ©tiques dans lesquels les mots et les chiffres dĂ©filent en perpĂ©tuel mouvement, projetĂ©s Ă  mĂȘme l’espace environnant ou par l’entremise de dispositifs mĂ©diatiques comme des Ă©crans. Ses Ɠuvres s’appuient sur des publications marquantes de l’histoire occidentale dont les contenus sont programmĂ©s en tant qu’algorithmes obĂ©issant Ă  une certaine logique. Â»

Courtesy Mac Montreal

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Moussa Sarr


« Fredi La Mouche » 2010

NĂ© en 1984 Ă  Ajaccio, France. DCD le 29 Mars 2018 Ă  Rome Ă  La Villa Medici.
RĂ©incarnĂ© le mĂȘme jour en Narcisse.

Formation :

2012 Le Fresnoy Studio National des Arts Contemporains, France
2007 DNAP, Beaux Arts de Toulon, France (National Superior School of Fine Art)
2009 DNSEP, Beaux Arts de Toulon, France (National Superior School of Fine Art)

« Un scorpion demande Ă  une grenouille de le conduire sur son dos de l’autre cĂŽtĂ© de la riviĂšre. Il lui promet de ne pas la piquer, car alors, ils couleraient tous les deux. La grenouille accepte. Mais incapable de contrĂŽler sa nature profonde, le scorpion finit par la piquer mortellement affirmant que son geste est irrĂ©pressible : sa nature est ainsi » Fable Africaine.

« Lorsque l’ñme est agitĂ©e, la face humaine redevient un tableau vivant » Guillaume Duchenne de Boulogne

Dans The frog and the scorpion (2012), Moussa Sarr mime la dĂ©fense et la prĂ©dation animale dans un mĂȘme temps. Il accompagne les mouvements de son corps et de son visage par des sons aussi proches du cri animalier que ceux du kung fu. Sa vidĂ©o est conçue comme un uppercut tant l’image est forte et la mise en scĂšne Ă©conome : sans dire une seule parole intelligible, seul face Ă  la camĂ©ra, devant un fond neutre, dĂ©nuĂ© d’accessoires.

Ses vidéos sont de courte durée, sans temps mort. Les images sont immédiatement compréhensibles.

Moussa Sarr construit, oeuvre aprÚs oeuvre, une véritable rhétorique des gestes et des expressions.

Celle-ci fait écho aux théories des passions du XVIIÚme siÚcle.

Reprenant le TraitĂ© des passions de l’ñme (1649) de Descartes, Charles Le Brun, alors directeur de l’AcadĂ©mie royale de sculpture et de peinture, rĂ©alise plusieurs confĂ©rences sur l’expression des passions. Il relie chaque type d’émotion Ă  une rĂ©action physiologique particuliĂšre, influençant de maniĂšre incontrĂŽlable et prĂ©dictible les mouvements du corps et les traits du visage. Les muscles du corps agissent mĂ©caniquement sous l’effet des nerfs, eux-mĂȘmes guidĂ©s par le cerveau. S’inspirant des sources historiques comme du thĂ©Ăątre de l’époque (celui de Corneille notamment), La Reine de Perses aux pieds d’Alexandre Le Grand de Le Brun (1660) illustre bien son intĂ©rĂȘt pour l’étude de la diversitĂ© des expressions humaines. Le corps, les mains et le visage d’Alexandre expriment autant la compassion, la clĂ©mence, l’amitiĂ© que la civilitĂ©. Les corps agenouillĂ©s et les visages des femmes perses illustrent une gamme Ă©tendue d’émotions, de la supplique Ă  la peur. Dans le contexte de la Contre-rĂ©forme catholique, les corps ont pour fonction de frapper les esprits, d’émouvoir et de convaincre par leur Ă©loquence. Au XIXĂšme siĂšcle, le mĂ©decin photographe Duchenne de Boulogne publie en 1862 les MĂ©canismes de la physionomie humaine ou analyse Ă©lectro physiologique de l’expression des passions.

Dans ces expériences, il utilise la stimulation électrique pour identifier les muscles dont la contraction ou le relùchement créent les mimiques faciales caractéristiques de chacune des émotions.
Dans The frog and the scorpion de Moussa Sarr, la fable peut Ă©galement s’apparenter Ă  la parabole philosophique renvoyant Ă  une rĂ©flexion sur l’individu, son existence au monde et ses peurs.
Elaborant seul ses mises en scĂšne face Ă  un miroir, Moussa Sarr crĂ©e des autoportraits renvoyant au statut de l’artiste, Ă  ses questionnements mais Ă©galement Ă  une forme d’introspection commune Ă  chaque ĂȘtre.

On trouve chez Charles Le Brun une description mĂ©ticuleuse de l’effroi : « le sourcil s’élĂšve par le milieu ; ses muscles sont marquĂ©s et enflĂ©s, et baissĂ©s sur le nez, qui se retire en haut aussi bien que les narines ; les yeux fort ouverts ; la paupiĂšre de dessus cachĂ©e sous le sourcil ; le blanc de l’oeil empoisonnĂ© de rouge ; la prunelle Ă©garĂ©e se place vers la partie infĂ©rieure de l’oeil ; (
) les cheveux hĂ©rissĂ©s ; (
) et le tour des yeux pĂąle et livide
 ».


Fable populaire africaine, Le scorpion et la grenouille possĂšde une morale sombre qui pourrait se rĂ©sumer ainsi : la bontĂ© n’inflĂ©chit pas la perversitĂ© car l’instinct (animal) prĂ©domine et le dĂ©terminisme est implacable.

Sur le ton du jeu, le recours Ă  l’animal permet aussi d’interroger non sans une certaine gravitĂ© la nature humaine, l’innĂ© et l’acquis, la codification des comportements, les relations de force entre les individus pouvant conduire Ă  la violence.

Se jouant des stĂ©rĂ©otypes, L’orgasme du singe (2007) ou Corps d’esclaves (2013),deux autres vidĂ©o-performances, tĂ©moignent d’un engagement proche du combat social et politique, celui d’un jeune artiste noir nĂ© en Corse. Dans l’une, jouant avec les plans rapprochĂ©s, l’artiste imite les cris et la gestuelle prĂ©tendument liĂ©s Ă  la jouissance de l’animal. Dans l’autre, il est attachĂ© en hauteur, entravĂ© par des chaĂźnes, pendant qu’un homme portant des gants de boxe, lui porte des coups. Plus rĂ©cemment dans la sĂ©rie de photographies Invisible man, Moussa Sarr joue sur la disparition de son propre corps noir dans un vĂȘtement blanc.

Si le spectateur est libre de toute interprĂ©tation, les rĂ©fĂ©rences aux clichĂ©s et Ă  l’histoire de la communautĂ© noire l’interpellent et le conduisent Ă  rĂ©flĂ©chir sur l’identitĂ©, la discrimination, la violence envers l’autre. Dans ses thĂ©ories, Charles Le Brun a mis en parallĂšle les traits des hommes et leurs caractĂšres suggĂ©rant une forme de dĂ©terminisme physique, une prĂ©destination implacable.
Cette mĂ©thode, la physiognomonie, thĂ©orisĂ©e au XVIIĂšme et au XVIIIĂšme siĂšcle, conduit Ă  codifier les caractĂšres en fonction des types physiques et Ă  Ă©dicter des stĂ©rĂ©otypes du genre humain, un des fondements des prĂ©jugĂ©s raciaux. Dans cette mĂȘme perspective dĂ©terministe, Le Brun a Ă©galement thĂ©orisĂ© les rapprochements entre les traits humains de ceux des animaux. Charles Darwin le mentionne d’ailleurs dans son introduction de L’Expression des Ă©motions chez l’homme et les animaux, en 1887.

Mis en scĂšne avec une prĂ©cision mĂ©ticuleuse et esthĂ©tisante, le corps de l’artiste, l’image de soi, tient une place centrale dans ce combat quasi autobiographique, dans cette fable sociale et politique. Dans ces vidĂ©os, l’homme et l’animal se confondent, tout comme le rire et le malaise : le recours Ă  de courtes vidĂ©o-performances et au dĂ©tournement des stĂ©rĂ©otypes pourraient conduire le jeune artiste Ă  la facilitĂ©, mais c’est au contraire sa meilleure arme.
MĂ©lanie Lerat – Conservatrice au MusĂ©e des Beaux Arts d’Arras

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Pierrick Sorin

« Le Rangement » 2000

NĂ© en 1960 Ă  Nantes. Vit et travaille Ă  Nantes.

Entre Ă  l’École des Beaux-Arts de Nantes en 1983 puis y obtient en 1988 le DiplĂŽme national supĂ©rieur d’expression plastique.

« J’explore deux pistes dans mon travail. La premiĂšre est guidĂ©e par une vision assez pessimiste de la sociĂ©tĂ©, exprimĂ©e sous une forme humoristique, sans doute pour rendre cette vie absurde plus supportable. La seconde suit une fascination pour la magie visuelle doublĂ©e d’une critique ironique pour les artistes qui se prennent trop au sĂ©rieux : l’artiste est aussi un amuseur. »

P. Sorin

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Eugénie Touzé

« J’ai cru Voir Â» 2021
Plan-SĂ©quence Fixe
Vidéo HD. Son Stéréo
DurĂ©e 7’

Eugénie Touzé
NĂ©e en 1997
2021 DNSAP (FĂ©licitations du jury), Beaux-Arts de Paris.
Vit et travaille entre Paris et Bernay.

“J’ai tournĂ© la vidĂ©o « J’ai cru voir Â» en Normandie dont je suis originaire, dans la forĂȘt de Grosley. C’était au mois d’octobre dernier, en pleine pĂ©riode du brĂąme. La nuit s’avançait Ă  grands pas et je ne voyais plus trĂšs bien Ă  l’Ɠil nu. Mais dans l’air,un je ne sais quoi se pressait. C’est comme si Ă  l’intĂ©rieur de l’immobilitĂ© se logeait le mouvement, le temps. J’ai donc cadrĂ© sur une allĂ©e de la forĂȘt avec ma camĂ©ra sur trĂ©pied, avant de ne plus pouvoir la voir du tout. J’ai montĂ© sa sensibilitĂ© au maximum. La nuit gonflait et le paysage se dissipait derriĂšre le bruit de la camĂ©ra : des tĂąches de plus en plus rouges prolifĂ©raient de part et d’autre du plan.

J’attendais, je mĂ©ditais derriĂšre ma camĂ©ra sur le bruit du silence et des Ă©ventuels fantĂŽmes de la forĂȘt qui passeraient sans que je les vois. Je les espĂ©rais.

Le plan-sĂ©quence fixe traduit la prĂ©ciositĂ© de l’instant. Une fragilitĂ© contenue,retenue. Un espoir, un mystĂšre.”

Eugénie Touzé
3 août 2022

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Kuang-Yu Tsui

« The wind from Taipei » 2020

NĂ© en 1974
Vit et travaille Ă  Taipei, TaĂŻwan

À travers son travail, Kuang-Yu Tsui explore la relation d’adaptation entre l’humain et la sociĂ©tĂ© et tente d’Ă©tablir une mĂ©thode pour faire face et redĂ©finir la rĂ©alitĂ© Ă  travers des actions et des expĂ©riences qui brisent les normes sociales de normalitĂ©. L’artiste considĂšre ses actions comme un moyen d’Ă©valuer la tolĂ©rance sociale. En rĂ©vĂ©lant les relations au sein de l’institution, il mĂšne des expĂ©rimentations pour rĂ©pondre Ă  l’absurditĂ© des valeurs sociales auxquelles les gens se sont habituĂ©s. En transformant la rĂ©alitĂ© Ă  travers les interstices trouvĂ©s dans la vie quotidienne, l’artiste est capable de pĂ©nĂ©trer l’institution ou les barriĂšres de l’environnement pour exĂ©cuter son estimation ou sa dĂ©monstration, effectuant une interception sociale avec ses actions de guĂ©rilla et exposant des relations plus invisibles dans la vie quotidienne et l’environnement urbain.

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Yann Vanderme


« You Broke My Cheese In Two » » 2017

NĂ© en 1979, travaillant Ă  Grenoble, France. Vit et travaille Ă  Paris.

Formation :

2009 M.F.A. / DNSEP – Ecole Nationale Superieure d’Arts de Paris-Cergy (FR)
2004 Exchange programme – Sheffield Hallam University’s Fine Art department (UK)
2003 B.A. / DNAP – Ecole supĂ©rieure d’art de Grenoble (FR)

TroublĂ© par l’idĂ©e vertigineuse que tout ce qui rĂ©git notre vie n’est que le fruit d’une sĂ©rie de hasards, Yann Vanderme cherche sans relĂąche des façons de dĂ©jouer les contingences. Il entreprend alors des sĂ©ries d’actions dont l’incohĂ©rence n’a d’équivalent que l’obstination avec laquelle l’artiste persiste dans son entreprise. Il s’est illustrĂ© en s’obligeant durant trois ans Ă  rĂ©aliser des activitĂ©s Ă  33% : monter la tour Eiffel Ă  33% ; manifester contre le CPE Ă  33%, se couper les cheveux Ă  33% (Faire les choses Ă  33%, 2006-2009). Modifiant par lĂ  les conventions qui dirigent nos façons d’agir – et qui, Ă  bien y penser, ne sont pas moins absurdes que celles qu’il invente – il dĂ©cide par la suite de faire semblant ; semblant de dormir, de tĂ©lĂ©phoner dans une cabine, de dire au revoir sur le quai d’une gare (Faire semblant, 2007-2009). Une autre sĂ©rie, dont la distinction n’est pas bien nette avec la prĂ©cĂ©dente, consiste Ă  faire comme si : comme s’il faisait nuit durant trois jours, comme s’il n’avait pas l’heure sur lui, comme s’il avait besoin de spirales pour relier des documents (Faire comme si, 2007-2009).

« Si je fais comme si j’attends quelqu’un Ă  un rendez-vous, ça ne va pas faire exister ce quelqu’un. Mais tu vois, de la rĂ©alitĂ© je ne peux affecter qu’une petite parcelle, Ă  savoir mon champ d’action. Et c’est dans cette part de rĂ©alitĂ© qu’une petite part de ce quelqu’un existe alors. »

Ses actions, infimes et rĂ©alisĂ©es en secret, offrent « la possibilitĂ© d’un autre monde Ă  cotĂ© du monde visible, et celui-ci est trĂšs fortement influencĂ© par celui-lĂ  ». Elles crĂ©ent une autre rĂ©alitĂ© que celle qui nous est imposĂ©e et les photographies et textes qui en rĂ©sultent sont l’opportunitĂ© pour le spectateur d’un retour rĂ©flexif sur ses propres modes d’existence.

L’Ɠuvre de Vanderme semble avoir deux dĂ©clinaisons distinctes ; l’une prend place au sein de sa vie de tous les jours, l’autre dans l’espace d’exposition.

Mais les fils s’entremĂȘlent, dessinant une trame burlesque attachĂ©e Ă  modifier les paramĂštres de comprĂ©hension et d’apprĂ©hension de ce qui nous entoure, qu’il s’agisse du contexte dans lequel l’individu se place ou du lieu oĂč l’Ɠuvre se montre.

À Vaskiluoto en Finlande, il restaure une usine de sucre abandonnĂ©e, peignant, ponçant, nettoyant, retrouvant les couleurs et la propretĂ© d’antan, mais uniquement sur 13mm de large et 40 mĂštres de long (13mm de large, 2013).

Au centre d’art Nest Ă  la Haye, il dĂ©cide de glisser une table de ping-pong dans une gouttiĂšre, ce qui nĂ©cessita de la dĂ©couper en tronçons puis de la reconstituer (Ping-pong, 2010).




Au Salon de Montrouge, selon le mĂȘme renversement de valeurs, il crĂ©e une sĂ©rie de vidĂ©os oĂč on le voit s’imposer de vivre des expĂ©riences qu’il dĂ©teste, comme faire du naturisme, fumer, parler aux inconnus, ou encore monter dans un manĂšge de fĂȘte foraine (J’aime pas, 2014).

Ainsi Vanderme avance en Ă©quilibre sur une fine frontiĂšre oĂč il est aisĂ© de tomber dans le ridicule ; mais cela n’arrive jamais. Son teint pĂąli par les remous du manĂšge, sa mĂšche de cheveux anxieuse collĂ©e de sueur et son extrĂȘme franchise dans le rĂ©cit hĂ©sitant de son expĂ©rience terminent de nous convaincre de sa sincĂ©ritĂ© : « Et lĂ , dit-il, on rĂ©alise que ça va ĂȘtre pire ».

Extrait du Texte paru dans le Quotidien de l’art, octobre 2015

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Wermke & Leinkauf


« Die Neonorangene Kuh » 2005

Matthias Wermke:

NĂ© en 1978 Ă  Berlin Est
Vit et travaille Ă  Berlin

Formation.

2005-2009 Rehabilitation sciences and history, Humboldt UniversitÀt Berlin
2008-2009 Fine Arts and sculpture, Kunsthochschule Berlin, Weißensee
2005-2011 Painting and sculpture, Marmara University Istanbul
2011 graduate artist and sculpture, Kunsthochschule Berlin, Weißensee
2013 Master class student of Else Gabriel, Kunsthochschule Berlin, Weißensee

Mischa Leinkauf :

NĂ© en 1977 Ă  Berlin Est
Vit et travaille Ă  Berlin

Formation.

2005 assistant director, unit manager, unit production for diverse feature film production, commercials, music clips

2012 Media and Fine Art, Kunsthochschule fĂŒr Medien Köln (KHM)

« Depuis la moitiĂ© des annĂ©es 1990, les Berlinois Mischa Leinkauf et Matthias Wermke explorent l’espace public au fil de leurs performances.

Leinkauf et Wermke filment leurs performances, qui sont consciencieusement préparées de A à Z.

Aucune explication n’est fournie : c’est au spectateur de dĂ©couvrir et d’interprĂ©ter les scĂšnes.

Dans leurs films, la ville, qu’il s’agit pour eux de s’approprier physiquement, est Ă  la fois dĂ©cor et protagoniste. Les images sont d’une grande poĂ©sie et trĂšs profondes malgrĂ© leur caractĂšre Ă©phĂ©mĂšre (ou peut-ĂȘtre grĂące Ă  lui).

Wermke et Leinkauf ont conscience que, pour les besoins de l’image, il faut dĂ©passer certaines frontiĂšres. C’est ce respect qui les fait toujours aller de l’avant. »

Arte

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Martha Wilson


«Art Sucks, 1972
Vidéo 4/3, Son, N & B, SD.
1’23’’

b. 1947, Philadelphia, PA
Lives and works in Brooklyn, NY, USA
Education
2013 Honorary Doctorate of Fine Arts, NSCAD University, Halifax, Nova Scotia, Canada
1972 Fellowship at Dalhousie University, Halifax, Nova Scotia, Canada
Completed one year toward PH.D. degree, English Literature
1071 M.A. English Literature, Dalhousie University, Canada
1969 B.A. Cum Laude, Wilmington College, Wilmington, OH

© PPOW Gallery, NY

« PionniĂšre de la performance en tant que mĂ©dium artistique Ă  part entiĂšre, Martha Wilson met en scĂšne son corps, et comme une actrice le ferait, se grime, se transforme, crĂ©ant de multiples autoportraits comme autant de personnages subversifs. Elle explore ainsi par le biais de photographies et vidĂ©os novatrices, la subjectivitĂ© de la femme Ă  travers des jeux de rĂŽles,des travestissements, et la mise en scĂšne d’usurpation d’identitĂ©s de personnalitĂ©s connues. Â»


« Le travail de Martha Wilson est maintenant considĂ©rĂ© comme prĂ©curseur. Nombre de ses photographies pointent vers un territoire plus tard conquis par Cindy Sherman. Â»

© mf-michÚle didier Paris/Bruxelles

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John Wood et Paul Harisson


« Luton » 2001

John Wood né à Hong Kong en 1969
Paul Harrison né à Wolverhampton en 1966
Vivent et travaillent Ă  Bristol UK

“On explore le monde avec nos corps. Ce n’est pas forcĂ©ment un truc conceptuel. C’est plutĂŽt qu’est-ce qui se passe si j’escalade ce mur? Est-ce que je peux grimper en haut de cet arbre? En devenant adulte”…”on cesse d’explorer le monde de cette façon. Pour nous ça a toujours la meilleure maniĂšre de travailler. Observer toutes ces choses Ă©videntes qu’on a arrĂȘtĂ© de faire.

Le hic c’est qu’on s’est rendu compte que les enfants pouvaient le faire. Mais s’ils tombent d’un mur, ils rebondissent. Nous si on tombe du mur on se casse un truc » 


“On travaille sur le rectangle formĂ© par l’image, sur ce qui se passe Ă  l’intĂ©rieur du cadre et ce qui se passe Ă  l’extĂ©rieur, quelles sont les choses qu’il traverse. C’est autant du Samuel Beckett que de la rĂ©alisation de films ? » 


“En fait on enquĂȘte sur le monde qui nous entoure. On essaye de comprendre comment les choses marchent. On les dĂ©monte, on les remet ensemble pour comprendre ce qu’est un ĂȘtre humain qui interagit avec l’architecture et les objets qui l’entourent.

“Toutes” nos “vidĂ©os peuvent ĂȘtre vues comme un seul travail. A la fin quand, on fera notre derniĂšre vidĂ©o, ça formera une encyclopĂ©die de notre reprĂ©sentation du monde”.

Tracks/Arte 30 septembre 2017.

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Brigitte Zieger


© ADAGP
« Shooting Wallpaper » 2006
NĂ©e en 1959 en Allemagne
Vit et travaille Ă  Paris, France

« Attention oeuvres piégées ».

Une caractĂ©ristique gĂ©nĂ©rale des Ɠuvres de Brigitte Zieger est qu’il s’agit d’images piĂ©gĂ©es, de petits machineries Ă  mettre en question l’attrait et le rĂŽle de l’art, tout en nous rendant celui-ci toujours et encore nĂ©cessaire, dans un de ces fĂ©conds et insolu- bles paradoxes de la modernitĂ©.
SCULPTURES ANONYMES

SystĂ©matiquement semble-t-il, le regardeur est attirĂ©, sĂ©duit, puis pris au piĂšge de son goĂ»t pour de si belles images : une lecture poussĂ©e jusqu’au bout rĂ©vĂšle en effet une autre face du monde, et derriĂšre les apparences et les apparats de la beautĂ© et de la sĂ©rĂ©nitĂ© apparaissent les signes de toutes sortes de violences. L’intrication des deux niveaux de lecture n’est pas toujours concrĂ©tisĂ©e de la mĂȘme maniĂšre, il peut s’agir de formes qui en habitent d’autres comme des virus (dans les dĂ©coupages par exemples), il peut s’agir de points de vues contradictoires (pour certaines sculptures), il peut s’agir de renversements opĂ©rĂ©s dans le temps d’une vision (pour les vidĂ©os), ou dans la duplicitĂ© des signes mis en Ɠuvres (par exemple les jolis scintillements de la sĂ©rie Eye Dust, dus aux paillettes intĂ©grĂ©es Ă  l’ombre Ă  paupiĂšre utilisĂ©e, mais qui figurent aussi des dĂ©bris de mĂ©tal incandescents et mortels).

Jamais assurĂ©ment Brigitte Zieger ne nous laisse regarder tranquilles, sans doute ne l’est-elle guĂšre elle-mĂȘme, et pour ces deux intranquillitĂ©s nous lui en savons grĂ©.

Pas question donc pour Brigitte Zieger d’embellir l’espace sans contrepartie. Son jeu semble consister Ă  produire des Ɠuvres d’art parfaitement dĂ©sirables ( Ă©lĂ©gance des formes, qualitĂ© du dessin, prestance de la prĂ©sentation, humour, Ă©rotisme parfois, subtilitĂ© sĂ©mantique) mais qui pour autant ne cesseront de rappeler que le monde est une aire d’infinies destructions, aliĂ©nations, oppressions…

Une aire oĂč le pouvoir s’exerce partout aveuglement. Des Ɠuvres, donc, qui disent et interrogent notre capacitĂ© Ă  accepter l’existence de violences de tous ordres, Ă  ne pas les voir, Ă  garder « les yeux largement fermĂ©s».

Philippe Fernandez

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